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Combattre
L'éducation : le devoir des adultes

          Si ce phénomène gagne de plus en plus d’ampleur dans notre société cela ne veut pas dire que nous ne pouvons le combattre. En effet, à tout niveau il est possible de montrer son désaccord.

 

          Comme nous l’avons vu précédemment l’égalité fille-garçon est une notion primordiale, elle n’est pourtant pas toujours  acquise.

C'est le devoir des agents de socialisation comme l’école et la famille de la promouvoir. Ces différents référents ont une influence majeure dans la lutte contre l’hypersexualisation qui touche les enfants autant psychologiquement que physiquement. Tout d’abord, développer l’esprit critique des plus jeunes est une première mission afin qu’ils possèdent les moyens de penser par eux même et de ne pas subir tout ce que la société diffuse. Il faut que les filles créent leurs propres limites concernant les relations sexuelles et leur image. En effet baignant dans ce climat d’érotisation permanente les jeunes générations ne se rendent pas compte que le monde peut vendre et exister sans référence au sexe. En ce qui concerne la pornographie qu’ils pourraient trouver sur internet il faut savoir en parler avec eux. Qu’importe l’âge avec l’apparition de page parasite à caractère sexuel, tout le monde devient la cible. Montrer d’autres modèles de beauté que ceux diffusés dans les magazines, publicités, clips et autres est aussi intéressant.

 

         Un autre problème se pose, s’il faut sensibiliser les enfants, il faut également informer les parents inconscients des risques encourus. Pour cela le gouvernement français ainsi que de nombreuses associations ont mis  à la disposition des parents sur internet les informations nécessaires pour se renseigner sur le sujet. Les parents sont en effet les premiers à pouvoir agir auprès de leurs enfants. À leur contact tous les jours et ayant accès à une partie de leur intimité, ils sont capables de détecter les signes avant coureurs ou un changement de comportement chez leur fille. Cependant, tous les parents ne sont pas au courant de l’accès à ces informations et tous les pays ne proposent pas toutes ces données. L’école prend alors pleinement son rôle et complète l’éducation avec par exemple les cours d’éducation sexuelle, l’égalité des genres instaurée etc. Nous voyons de plus en plus d’interventions sur l’estime de soi dans les primaires et collèges, mettre en confiance la jeunesse est un enjeu primordiale.

 

         Même si la sexualité est expliquée au collège, certains pensent que ces cours faits dans le cadre de la Science et Vie de la Terre restent bien trop biologiques. Des explications sur le comportement à avoir lors de relations sexuelles sont souhaitées, la notion de consentement par exemple. Dans ces explications seraient inclues des discussions et de la prévention sur l’hypersexualisation. L’interaction avec les jeunes est essentielle pour les aider à se développer sur des bases solides de même que promouvoir la discussion entre les deux genres pour assurer des relations de confiance. Par exemple, leur demander de réfléchir vraiment au sens des paroles d’une chanson et si celles ci sont en accord avec leurs valeurs. Il s’agirait de remettre en cause des éléments de leur quotidien sans réprimander les jeunes filles, encore une fois elles ne sont pas responsables  du changement de la société.

 

         En définitif, n’importe qui peut se dresser contre l’hypersexualisation par de petits gestes, refuser d’acheter tel magazine, demander au conseil municipal de vérifier si les pubs sont conformes à l’éthique. Les discours auprès des enfants sont importants mais les accompagner d’actions concrètes achèvent l’apprentissage, “on transmet plus en matière d’éducation sexuelle par ce que l’on est que par ce que l’on dit”. Si nous avons parlé jusqu’ici du devoir du cercle proche des enfants des mesures sont prises à plus grande échelle également.

Trouvé sur Pinterest, d'auteur inconnu

Le rôle du gouvernement

       Il est du devoir des gouvernements autant que de la famille que de prévenir de ce danger trop méconnu. Les personnes engagées dans cette lutte considèrent souvent la politique encore trop en retrait. Il est vrai que de réelles décisions ne sont prises que depuis quelques années. En France une sénatrice a pris parti dans ce combat il y a peu de temps, Chantal Jouanno. Un rapport a été écrit en 2012 décrivant l’hypersexualisation, révélant ses enjeux et proposant des solutions. Elle avoue dans ce rapport l’absence de recherche de la France dans ce domaine, les pays anglophones, plus touchés s’y sont attardés. Le Canada et plus particulièrement le Québec possède de nombreux spécialistes, sexologues qui se sont penchés sur la question. Il semble bien être un modèle à suivre. Des pays d’Europe du Nord tel que la Suède, la Norvège ou le Danemark sont de leurs côtés très attentifs aux maux de la jeunesse et luttent contre les stéréotypes attachés aux genres, part importante du problème. Les parents plus ouverts d’esprit que dans certains pays n’hésitent pas à acheter des jouets jugés genrés sans tenir compte du sexe de leur enfant comme des poupées ou un ballon de foot.

 

                  

Chantal Jouanno lors d'une apparition sur Public Sénat. 

Campagne de prévention contre l'hypersexualisation des jeunes faite à l'aide de l'Université du Québec À Montréal.

          Après avoir renseigné les parents sur l’hypersexualisation une autre mission est de réglementer le commerce et les médias car c’est bien par ce biais là que l’érotisation d'une société s’installe. Il est ainsi interdit à un mineur de moins de 16 ans d’incarner l’égérie d’une marque dans de multiples pays occidentaux. De plus, toutes apparitions d'enfants dans des publicités ou pop up pornographiques sont prohibées, les enfants ne peuvent pas non plus participer a une publicité faisant allusion au sexe ou à la violence. Nous voyons néanmoins certaines marques se démarquer en jouant sur le naturel de leur égérie. La marque Dove décida ainsi en 2004 de changer de stratégie commerciale en dénonçant l’utilisation abusive de photoshop en choississant des mannequins inconnues, des femmes lambda pour la représenter. La marque de serviettes hygiéniques Always a également fait ce choix il y a peu de temps. On demande à des femmes d'âges différents d'effectuer plusieurs actions “comme une fille”. On constate alors une différence de réactions. Les petites filles prennent le parti de courir et de se battre de toutes les forces. En opposition les femmes répondent par des stéréotypes répandus. C'est ainsi que l'on remarque à quel point la société renvoie une image négative de la femme et que l'enfance est un âge d'innocence qu'il faut préserver. D'autre part les concours de mini-miss, pratique courante dans les pays anglophones, commencent à être réguler de façon plus stricte dans certains pays comme la France. À présent l’âge minimum accepté pour concourir est de 16 ans voire 18 ans. Enfin de nombreuses chartes visant à codifier les image véhiculées des genres et de l’enfant ont été prises.

 

          Toutes ces lois ne devraient pas avoir à être précisées et pourtant il reste encore maints progrès à faire dans ce domaine. Il faudrait idéalement refuser toute publicité dénigrante que ce soit pour la femme ou pour l’homme et s’assurer que le contenu pornographique ne soit accessible qu’à partir d’un certain âge de maturité sur ce sujet. Beaucoup de propositions circulent pour limiter l’hypersexualisation. Certains proposent de cacher les magazines pornographiques, d’autres la création de magazine pour pré-adolescentes ne diffusant pas de contenu cliché. Quelques propositions peuvent paraîtrent extrêmes comme celle d'interdir toute publicité télévisuelle au moins de 13 ans.

 

           Enfin les gouvernements devraient organiser des campagnes contre l’hypersexualisation visant à informer massivement la population. Des organisations telles que Y des femmes ou ONED (Observatoire National de l’Enfance en Danger) essaient de sensibiliser mais ne possèdent pas suffisamment de moyens.

 

           Pour finir l’hypersexualisation est tellement inscrite dans notre société qu’il est difficile de la repérer en particulier pour les plus jeunes générations. Pour que cela ne constitue plus une partie de l’identité de notre monde, un long combat reste à mener et des questions sont à élucider. L’ouverture d’esprit, l’égalité des genres et le respect de l’individu seront des valeurs sur lesquelles s’appuyer.

Campagne de sensibilisation contre l'hypersexualisation des jeunes filles appelée Votre regard compte pour elle.

Campagne Always contre les stéréotypes féminins, les adultes donnent une image de la fille futile et imbécile qui ne pense qu'à son apparence. Une image de la femme donc seulement utile pour sa beauté.

Campagne de prévention contre l'hypersexualisation des jeunes filles par les programes tel que Yapakabe.

Spot publicitaire dénoncant essentiellement le sexisme de la société. La femme objet, hypersexualisée y est donc dénoncée. Les petites filles apparaissent à première vue comme des fillettes rêvant de stars et de beauté puis cassent cette image en dénoncant des horreurs sexistes à l'aide de jurons censés ne pas être beaux dans la bouche d'une fille.

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