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Comprendre avec le monde de l'art...

Une peinture...

Girl at a mirror - Norman Rockwell

 

      Le style de Norman Rockwell a été qualifié de storyteller (narratif), il fut illustrateur vedette au Saturday Evening Post. Il peint des scènes de la vie quotidienne d’une Amérique rurale et heureuse. Il représente souvent des jeunes enfants, saisis sur le vif et très attachants. Assise en robe blanche dans le secret de sa chambre d’enfant, cette jeune fille s’est coiffée et maquillée comme une femme. Dans un grand miroir posé à même le sol, un magazine sur les genoux, ouvert à la photo d’une star de Hollywood, elle interroge son reflet.

 

     Analyse du tableau :     Tout d’abord le miroir posé à ses pieds nous montre le reflet du visage de la fillette qui nous tourne le dos, il nous révèle le thème de la toile. Rockwell évoque cet instant d’inquiétude où l’enfant presque adolescent voudrait déjà être un adulte. Ici, la petite fille semble littéralement coincée entre l’innocence de l’enfance et les prémisses de la féminité. Le miroir nous fait ainsi partager ce moment intime de questionnement et dresse un rapport entre la fille et la femme. Fidèle objet qui incarne le souci de l’image de soi, il est généralement associé – en peinture – à la femme et à sa féminité. Dans le tableau, le miroir semble agir comme un électrochoc pour la fillette. Le reflet qu’elle y voit n’est pas celui qu’elle voudrait voir. Le miroir a été posé sur le sol et prend appui sur le dossier d’une chaise. La petite fille était probablement trop petite pour atteindre ce miroir que l’on peut imaginer fixé au mur, ou trônant sur la coiffeuse de sa mère. Elle met également des accessoires de femme à son niveau : brosse à cheveux, bâton de rouge à lèvres et poudrier. Ceux-ci sont étalés sur le sol, comme des jouets pourraient l’être lorsqu’un enfant joue par terre. Il est intéressant de voir que la poupée, seul élément directement lié à        

l’enfance, semble avoir été jetée voire maltraitée. En rejetant ainsi son jouet de petite fille, le personnage se rebelle contre sa jeunesse, son innocence. Etant donné l’emplacement de la poupée, son reflet n’apparaît pas dans le miroir : la jeune fille ne souhaite plus la voir dans le monde qu’elle projette. Néanmoins, c’est bien cet univers adulte, féminin et glamour qui semble attirer la petite fille. Le magazine qu’elle a ouvert sur ses genoux en témoigne : Jane Russell, star hollywoodienne dont la carrière explose dans les années 1950, prend la pose avec un port de tête très élégant et semble fixer la fillette. Egalement, l’actrice était reconnue et appréciée à l’écran pour ses formes généreuses et son sex-appeal ; une sorte de Marilyn Monroe brune. De cette façon, la petite fille semble ballottée entre deux miroirs. Le premier : la photo de la star, lui renvoyant une image dans laquelle elle se projette ; le second : son propre reflet, qui ne semble pas lui plaire et l’inquiète.

Les éléments de l’enfance, peu nombreux, utilisent des textures simples comme le tissu (robe-combinaison de la fillette et robe de la poupée). A l’inverse, tout ce qui vient du monde des adultes et de la femme est incarné dans des matériaux plus nobles et travaillés : le miroir à l’encadrement doré, la chaise à l’assise tressée, le tube de rouge à lèvres doré et la petite boîte bleue et dorée ornée d’un motif délicat. , L’usage de la couleur renforce aussi le contraste. Certes le personnage est en blanc et porte une coiffure de petite fille sage et modèle. Cependant, elle est assise sur un tabouret portant la couleur de la/des passion(s). Le rouge est présent dans le tableau par petites touches (nœud de la poupée, rouge à lèvres, brosse, tabouret), mais il y en a suffisamment pour installer une atmosphère très connotée. C’est finalement parce qu’elle tente de se juger avec les standards de Beauté adultes que cette petite fille s’angoisse. L’instant saisi par le peintre offre une image des plus pénétrantes de l’inquiétude pré-adolescente. Cette peinture n'est donc bien sûr pas une représentation de l'hypersexualisation. Elle montre que la jeune fille a toujours voulu grandir plus vite et devenir femme. Nous voyons cependant que cette jeune fille n'est pas sexualisée et se retrouve pour rêver seule chez elle non pas sur internet.

Un roman...

Lolita de Vladimir Nabokov

Lolita est un roman de Vladimir Nabokov publié en 1955. Il est raconté sous la forme d’une confession d’un homme, Humbert Humbert. Celui-ci se confesse depuis sa prison sur son histoire avec la jeune Dolorès âgée de 12 ans seulement. En effet l’homme est attiré par les nymphettes, des petites filles qui lui semblent particulières. Elles sont souvent charmeuses et ont un naturel de séductrice selon lui. Il rencontre Dolorès en cherchant une location et décide d’habiter dans sa maison pour se rapprocher d’elle. C’est sans compter sur la mère de la jeune fille, Charlotte Haze, qui tombe éperdument amoureuse de lui. Le seul but du narrateur est d’avoir la jeune fille tout à lui. Il y arrivera après avoir rencontré plusieurs obstacles et c’est alors que l’histoire devient extrêmement malsaine.

Le lien entre ce livre et notre sujet est un peu complexe. En effet il se situe déjà à une autre période que celle étudiée et se rapproche plus de la pédophilie qu’autre chose. Dolores peut tout de même être considérée comme une enfant hypersexualisée dans le sens où elle fait l’objet d’une sexualisation précoce et qu’elle s’habille et se comporte de façon séductrice.

C’est de ce livre que vient le terme Lolita, surnom de Dolores, qui veut aujourd’hui désigner une jeune fille qui plait pour sa jeunesse et son coté faussement innocent.

Couverture originale de Lolita

Des Films...

Bande annonce de Little Miss Sunshine. Plongé dans une famille américaine le spectateur découvre le milieu des concours des mini miss sous le regard encore enfantin de l'héroïne Olive.

Bande annonce de My little Princess. Le film raconte l'histoire d'Eva Ionesco qui fut hypersexualisée par sa mère, photographe reconnue. 

Voici la bande annonce officielle du film de Stanley Kubrick, Lolita. Ce film est directement inspiré du livre de Vladimir Nabokov Lolita. Ces deux oeuvres artistiques dépeignent l'histoire amoureuse de Dolorès, jeune fille découvrant l'amour et le sexe avec un homme mûr (approximativement 40 ans). Nous remarquons que l'héroïne de Kubrick est tout de même plus agée, 16 ans, que celle du livre qui n'a qu'une dizaine d'année, surement pour moins choquer les moeurs. Une autre version du livre a été adaptée plus récemment au cinéma par Adrian Lyne.

Une chanson...

Analyse de la chanson Moi Lolita d'Alizée

 

Moi...Lolita est une chanson écrite par Mylène Farmer mais interprétée par Alizée alors qu'elle n'avait encore que 16 ans. Sous ses airs légers cette chanson est une réelle référence au livre de Nabokov, Lolita. Un réel message se cache derrière, celui de Lolita. Dès les premières paroles nous découvrons ses différents visages Lola et Lo qui est la jeune fille simple et innocente et Lolita pour les amants. Elle explique ensuite que lorsque les hommes jouent avec Lolita c'est "Lola qui saigne". Par là nous comprenons que l'enfant en elle n'est pas encore mûre pour ses relations et qu'elle souffre d'être bousculée aussi jeune. La suite des paroles semblent indiquer que ces amours restent platoniques (ce qui n'es pas le cas dans le livre). Ce qui ne l'empêche pas de rendre fou ces prétendants et de représenter une sorte de fantasme pour eux. Lors du refrain elle ne cesse de répéter "c'est pas ma faute à moi". Comme une enfant ,qu'elle est, Lolita même si elle joue le jeu de la séduction mais ne contrôle pas son pouvoir et ne le comprend pas entièrement. Cela la dépasse et sent que cela peut s'envenimer, "je vois tous les autres se jeter sur moi". Ensuite même lorsqu'elle épèle son sur nom L.O.L.I.T.A l'intonation nous montre à quelle point les garçons sont accrochés à elle, "hello helli t'es aahh". Le pont musical qui suit semble représenter l'envoutement de ceux-ci, Alizée répéte son prénom doucement. Lolita est  une jeune fille sexualisée perdue dans ce monde de séduction construit avec l'aide des adultes.

Clip réalisé par Laurent Boutonnat.

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